Reconquérir sa langue maternelle

Jeudi des langues et des cultures, 18/11/2021, 18h30, 43 rue des postes

Reconquérir sa langue maternelle ?

Les exemples des langues arabe et vietnamienne

En France, de nombreux habitants ont perdu leur langue maternelle, ils ne le parlent plus même en famille, ils ne le peuvent plus, ils l’ont oublié, sans doute favorisé par le contexte national qui n’a reconnu que tardivement les langues maternelles.

Est-ce possible d’oublier irrémédiablement sa propre langue maternelle ?

Mais, a contrario, on peut se demander si l’on peut reconquérir sa

propre langue ?

Sur la possibilité de cette reconquête, nous écouterons et échangerons autour de deux langues parlées et écrites à Aubervilliers :

la langue arabe et la langue vietnamienne

avec Doan Bui, journaliste à L’Observateur et auteure des livres « Le silence de mon père » et « Ils sont devenus Français » et

Nabil Wakim, journaliste au Monde et auteur de « L’arabe pour tous – pourquoi ma langue est taboue en France ».

Jeudi 18 novembre à 18h30 à la Maison des langues et des cultures,

43 rue des Postes Aubervilliers

MOHAMED MBOUGAR SARR, nouveau prix Goncourt

En février 2019, à l’occasion de la semaine d’ouverture de la Maison des Langues et des Cultures d’Aubervilliers, nous avons eu le plaisir d’accueillir dans nos murs  MOHAMED MBOUGAR SARR pour une soirée à laquelle participaient aussi Marie Poinsot (directrice de la revue Hommes & Migrations, du Musée national de l’histoire de l’immigration, MNHI) et Claire Extramiana, représentant la DGLFLF (Délégation générale à la langue française et aux langues de France, du Ministère de la Culture, où elle est Chargée de mission pour la maîtrise du français et de l’action éducative).


Mohamed Mbougar Sarr était à l’époque en résidence d’écrivain au Musée de la Porte Dorée, il est aujourd’hui le lauréat 2021 du Prix Goncourt, pour son livre La plus secrète mémoire des hommes.Il est le premier écrivain subsaharien lauréat du Prix Goncourt.

Nous lui adressons toutes nos félicitations !

L’équipe de la MLCA

Jeudi des langues et des cultures : « Cultures Rroms, langue et histoire, art et politique, antistiganisme et stratégies identitaires », Aurore Tirard, Zsazsa Mercury, Saimir Mile

Le rromani est une langue parlée par la population rrom (tsigane). Même si elle est essentiellement parlée en Europe aujourd’hui, cette langue est indienne et d’origine indo-européenne, comme le français, l’anglais ou le russe. On peut le reconnaître au vocabulaire et à la grammaire, qui rappellent l’hindi ou le sanskrit.

Le rromani est donc une langue différente du roumain, qui est une langue latine.

Le rromani est l’héritage des Rroms, un peuple qui a probablement quitté le nord de l’Inde il y a un millénaire déjà, au début du XIème siècle, pour arriver un siècle plus tard dans l’Empire Byzantin. Les ancêtres des Rroms se sont ensuite dispersés en Europe orientale, septentrionale puis occidentale d’une part, et dans la Méditerranée vers l’Italie et l’Espagne d’autre part. Leur présence est attestée dans les Balkans et en Europe centrale au XIVème siècle, puis en France en 1427. Selon les régions, les habitants locaux les appellent tsiganes (Zigeuner, Cyganie, zingari…), gitans (gitanos, Gypsies…). La dispersion des locuteurs en des territoires différents, où l’on parle des langues fort diverses, a entraîné une diversification de la langue en plusieurs dialectes, qui sont pour la plupart compréhensibles entre eux. Le rromani est une langue minoritaire partout et dont aucun locuteur n’est monolingue : le plurilinguisme est le mode de vie habituel et commun de tous les Rroms.

On estime aujourd’hui entre 10 et 12 millions le nombre total de Rroms en Europe (sans compter la Turquie), et à 3 millions celui dans les Amériques. En France vivent 200 000 à 500 000 Rroms – il est difficile d’établir un nombre exact car les statistiques ethniques sont interdites par la Constitution française. Le rromani est parlé par environ 5 millions de personnes en Europe, pour la plupart d’Europe de l’Est et des Balkans. En revanche les Rroms d’Europe de l’Ouest ont eu plus de mal à maintenir l’usage du rromani en raison de persécutions séculaires.

JEUDI DES LANGUES ET DES CULTURES « Langues berbères – une présentation générale »

Une semaine après les Journées européennes du patrimoine, nous vous invitons à la
découverte du patrimoine linguistique d’Aubervilliers et de la France, en découvrant l’une des « Langues de France non-territoriales »

Le berbère est enseigné en France depuis 1913 et optionnel au Bac depuis 1995.

La langue berbère est la plus parlée des « Langues de France non-territoriales » *

Jeudi 23 septembre 2021 à 18h30

Conférence avec
Farid BENMOKHTAR
Enseignant à l’université Paris 8

« Le berbère (les langues berbères) ou Tamazight est la langue originelle de l’Afrique du
Nord. Le berbère est l’une des branches de la famille linguistique afro-asiatique. Cette
dernière fait partie des très anciennes et rares langues du monde qui possèdent un alphabet qui leur est propre, celui-ci s’appelle tifinaɣ.

Les Berbères sont un peuple indigène d’Afrique du Nord. Depuis l’antiquité, les Berbères guerroyaient, résistaient contre les envahisseurs, des Phéniciens, des Romains, des Arabes,
des Ottomans et des Français… Cette présence étrangère parfois de plusieurs siècles, fait que
la berbérophonie est en net recul pour au moins deux raisons : la première est que l’occupant
utilise et impose sa langue de dominant et la population adopte sa langue. La seconde est que
l’on ne trouve pas ou rarement de traces d’emploi de leur langue dans les affaires de l’Etat au
moment où les Berbères étaient maîtres de leur destin, autrement dit, ils ne valorisaient pas
leur langue.

Aujourd’hui, on estime le nombre de berbérophones à plus de quarante millions de locuteurs
sur les cent millions d’habitants d’Afrique du Nord. La situation sociolinguistique et politique
du berbère en général n’est pas reluisante, elle est dominée et minorée. Il se trouve que même
au sein du territoire berbérophone, elle est en situation diglossique très défavorable, concurrencée par trois autres langues en présence : l’arabe littéral/scolaire, l’arabe dialectal et
le français.

Les Berbères (Imazighen) gardent encore de grandes régions entièrement berbérophones ou
bien des ilots entourés de population arabophones. Ces groupes sont épars et chacun évolue
dans son environnement géographique depuis des millénaires et l’histoire a fait que chaque
groupe a pris ou reçu un nom de son groupe et de sa langue différent de l’autre. Tachelhit,
tarifit, tamazight, taqbaylit, tachaouit… sont des langues issues de la même branche berbère
qui appartient à la famille linguistique afro-asiatique.

Actuellement, aucune de ces langues berbères n’est une langue d’enseignement ni de travail
dans son territoire respectif ou dans son pays. Néanmoins, une nouvelle génération active
dans chaque pays où la berbérophonie est importante pour arriver à une reconnaissance totale et une égalité des droits linguistiques, politiques…etc. «

* Langues de France non-territoriales : classification officielle où se trouvent aussi l’arabe dialectal, l’arménien occidental, le judéo-espagnol, le romani et le yiddish.

NB : Le « jeudi des langues et des cultures » du mois d’octobre, le 21 octobre à 18h30, sera
consacré à la langue et à la culture Romani.

Pour adhérer

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de la Maison des Langues et des Cultures d’Aubervilliers

Rétrospective des visites de la Petite Prusse

Rétrospective photographique des visites du mois de Juillet, à la découverte du quartier des Quatre-Chemins, avec Marie-Françoise Laborde.

Partenaires de la MLCA :

  • Le directeur des archives municipales, David Desbans, partenaire pour le fonds iconographique et documentaire qui a accompagné les trois visites.
  • Partenariat pour les inscriptions : Comité départemental du tourisme du 93, dont une stagiaire a suivi la première visite.
  • Media : première page du Parisien Seine Saint-Denis du mercredi 28 juillet.