Le rromani est une langue parlée par la population rrom (tsigane). Même si elle est essentiellement parlée en Europe aujourd’hui, cette langue est indienne et d’origine indo-européenne, comme le français, l’anglais ou le russe. On peut le reconnaître au vocabulaire et à la grammaire, qui rappellent l’hindi ou le sanskrit.
Le rromani est donc une langue différente du roumain, qui est une langue latine.
Le rromani est l’héritage des Rroms, un peuple qui a probablement quitté le nord de l’Inde il y a un millénaire déjà, au début du XIème siècle, pour arriver un siècle plus tard dans l’Empire Byzantin. Les ancêtres des Rroms se sont ensuite dispersés en Europe orientale, septentrionale puis occidentale d’une part, et dans la Méditerranée vers l’Italie et l’Espagne d’autre part. Leur présence est attestée dans les Balkans et en Europe centrale au XIVème siècle, puis en France en 1427. Selon les régions, les habitants locaux les appellent tsiganes (Zigeuner, Cyganie, zingari…), gitans (gitanos, Gypsies…). La dispersion des locuteurs en des territoires différents, où l’on parle des langues fort diverses, a entraîné une diversification de la langue en plusieurs dialectes, qui sont pour la plupart compréhensibles entre eux. Le rromani est une langue minoritaire partout et dont aucun locuteur n’est monolingue : le plurilinguisme est le mode de vie habituel et commun de tous les Rroms.
On estime aujourd’hui entre 10 et 12 millions le nombre total de Rroms en Europe (sans compter la Turquie), et à 3 millions celui dans les Amériques. En France vivent 200 000 à 500 000 Rroms – il est difficile d’établir un nombre exact car les statistiques ethniques sont interdites par la Constitution française. Le rromani est parlé par environ 5 millions de personnes en Europe, pour la plupart d’Europe de l’Est et des Balkans. En revanche les Rroms d’Europe de l’Ouest ont eu plus de mal à maintenir l’usage du rromani en raison de persécutions séculaires.